Quelle est l’origine du bois utilisé pour les granulés en France ?
Le granulé de bois est devenu en quelques années l’un des combustibles les plus prisés des ménages français. En 2024, près de 1 foyer sur 5 utilisant le bois de chauffe avec un poêle ou une chaudière à granulés.
Cette dynamique s’explique par plusieurs facteurs : une meilleure efficacité énergétique que le bois bûche, une autonomie de plusieurs jours grâce aux réservoirs intégrés, et une facilité d’utilisation qui séduit les familles actives. Cette croissance incite les fabricants à renforcer la transparence sur l’origine du bois utilisé.
Une question essentielle pour un chauffage plus durable
De plus en plus de foyers français utilisent des granulés de bois comme source de chauffage principale ou d’appoint. Performants, économiques et issus de ressources renouvelables, les granulés séduisent aussi par leur simplicité d’utilisation.
Mais une question revient souvent : d’où vient le bois utilisé pour fabriquer ces granulés ? Est-il local ? Issu de forêts gérées durablement ? Quels types de bois sont utilisés, et comment en vérifier la provenance ?
Cet article vous propose un éclairage complet sur l’origine du bois des granulés en France, les normes en vigueur ou encore les avantages d’un approvisionnement local.
Quels types de bois sont utilisés pour fabriquer les granulés français ?
La très grande majorité des granulés est produite à partir de sous-produits de scierie : sciure, copeaux, chutes de scierie. En France, environ 95 % des matières premières entrant dans la fabrication des granulés sont issues de ces coproduits bois (source Propellet)
Lorsque le bois arrive en scierie, près de 50 % du volume est transformé en bois d’œuvre, et l’autre moitié (chutes, sciure) constitue la matière première pour les granulés.
Résineux ou feuillus ? Les deux sont possibles
En France, la majorité des granulés est composée de résineux (pins, sapins, épicéas), pour leurs propriétés avantageuses (pouvoir calorifique, taux de cendres). Cependant, les feuillus (chêne, hêtre…) peuvent aussi être utilisés, sans que leur essence ne remette en cause la conformité ou la qualité du granulé du moment que le produit est certifié.
Les certifications (DINplus ou ENplus,) ne prennent pas en compte l’essence du bois, mais le respect de critères de qualité (humidité, teneur en cendres, densité).
Comment fabrique-t-on les granulés ?
L’article de Propellet détaille très précisément les étapes de fabrication. Voici une synthèse adaptée à nos enjeux de traçabilité et de qualité.
Approvisionnement des matières premières
Les matières premières utilisées (sciure, copeaux) proviennent principalement de la filière bois locale. Les chaînes d’approvisionnement tentent de rester dans un rayon d’environ 150 km autour de l’unité de production pour limiter les transports.
Séchage
La sciure est introduite dans des séchoirs pour réduire l’humidité à un niveau très bas (inférieur à 10 %). L’énergie nécessaire au séchage est fréquemment fournie par les autres coproduits de l’industrie du bois, ce qui optimise l’usage de la biomasse locale.
Pressage
La sciure sèche est ensuite pressée à haute pression à travers des matrices cylindriques, formant les granulés. La pression transforme la lignine naturelle du bois en un liant : en effet, la lignine contenue dans le bois joue un rôle de colle naturelle.
La plupart du temps, aucun additif n’est ajouté. Si des additifs sont utilisés, ils sont très limités (moins de 0,2 %), et ce sont des matières naturelles (par exemple de l’amidon) si nécessaire.
Refroidissement et tamisage
Sorti de la presse, le granulé est chauffé : il doit être refroidi pour garantir sa stabilité dimensionnelle. Ensuite, on le tamise afin d’éliminer les fines particules et poussières. Cela permet d’obtenir un granulé final avec peu de poussière, assurant une combustion propre dans les appareils (poêle ou chaudière).
Conditionnement
Enfin, les granulés sont conditionnés selon deux modalités :
- En sacs : typiquement 15 kg, pour les petits usages ou les installations domestiques.
- En vrac : pour les chaudières ou installations plus volumineuses, avec livraison directe du camion au silo.
Quelle traçabilité et quelles garanties de qualité ?
Certifications majoritaires
Sur le marché français, plus de 97 % des granulés sont certifiés selon au moins une des normes/démarches suivantes : DINplus, ENplus, NF Biocombustibles Solides. Ces certifications garantissent que le granulé respecte des critères stricts sur l’humidité, la teneur en cendres, la teneur en poussières, et la pureté (sans contaminants, sans colle nocive).
Transparence et codes
Pour que le consommateur puisse connaître l’origine d’un produit, le conditionnement (sac ou palette) doit généralement comporter :
- Un code de lot
- Une information sur le lieu de production
- Des indications sur la composition technique (humidité, densité, dimensions, additifs)
Ce type d’étiquetage contribue à la traçabilité et à la transparence du produit.
L’importance des labels et de la certification pour le consommateur
Pour un consommateur, acheter des granulés ne se résume pas à comparer un prix au kilo. La qualité du combustible, sa traçabilité et son impact environnemental sont devenus des critères de choix déterminants. C’est là que les labels et certifications entrent en jeu.
En France, les certifications les plus répandues sont ENplus, DINplus et NF Biocombustibles Solides. Elles garantissent que les granulés respectent des critères stricts : faible taux d’humidité (moins de 10 %), faible teneur en cendres, densité élevée et absence d’additifs chimiques nocifs. Concrètement, ces normes assurent une combustion plus propre, une meilleure efficacité énergétique et une durée de vie prolongée pour les appareils de chauffage.
Enjeux écologiques : avantages d’une chaîne locale
Transport limité = moins d’émissions
Un approvisionnement concentré dans un rayon court (150 km) réduit les émissions liées au transport du bois brut vers l’usine, puis des granulés jusqu’au client. Cela accélère le retour sur empreinte carbone favorable.
Valoriser les ressources forestières locales
En utilisant principalement les coproduits de scierie, on évite d’abattre des arbres pour la production de granulés. Les arbres abattus pour le bois d’œuvre sont valorisés dans d’autres usages. Les coupes d’éclaircie, elles, permettent de maintenir la santé des forêts tout en valorisant du bois qui pourrait rester inutilisé.
Fiabilité et qualité pour l’utilisateur final
Un granulé bien fabriqué, selon des matériaux identifiés et certifiés, garantit :
- Un rendement élevé
- Une combustion propre (peu de poussières, peu de résidus)
- Une durabilité de l’équipement (poêle, chaudière)
Granulés de bois : un combustible local, écologique et fiable
Nous constatons que l’origine du bois des granulés en France repose majoritairement sur des sous-produits de scierie, avec une petite part de bois d’éclaircie ou sanitaire. Le processus de fabrication séchage, pressage, refroidissement, conditionnement est conçu pour garantir une qualité élevée, à condition que les normes de certification soient respectées.